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  • Photo du rédacteurRage Girl

SOS Fantômes et le nucléaire.

Dernière mise à jour : 15 mars 2020

Aaaah ! Les années 80 et ses films collectors, plein de gros mots, de fumeurs, d’alcool et de sexe. Parmi eux SOS Fantômes. L’un des films préférés de mon enfance avec sa BO absolument géniale.

Dès que mon fils fut en âge de kiffer les chasseurs de fantômes, je l’ai redécouvert. Et comme un enfant qui aime est un enfant qui tourne en boucle, j’ai eu le temps de bien le redécouvrir. Et puis un jour, ce fut le déclic. Une seconde lecture du film m’a soudainement sauté au visage. J’ai d’abord cru que cela venait de moi, qui suis une ayatollah de l’écologie anticapitaliste; mais plus le film avançait et plus c’était évident : SOS Fantômes prône le nucléaire et stigmatise l’écologie. Woaw !

Petite analyse chronologique du bordel.

Les docteurs Peter Venkman (Bill Murray), Ray Stantz (Dan Aykroyd) et Egon Spengler (Harold Ramis), des chercheurs spécialisés en parapsychologie, sont radiés de leur poste de l’université Columbia de New York. Ils décident alors d'ouvrir une société d'investigations paranormales nommée « SOS Fantômes » ou « Ghostbusters » en VO.


De son côté, Sigourney Weaver, alias Danna Barrett, rentre chez elle, les bras chargés de courses et n’échappe pas à son lourdingue de voisin qui vient lui tenir la jambe entre deux portes. Vous savez, ce genre de personne qu’on évite à tout prix, gentille, dont la solitude fait pitié et qu’on ne peut pas trop envoyer chier ouvertement. Intéressons-nous de plus près à ce petit personnage, Louis Tully : conseiller fiscal, célibataire, physique de premier de la classe, en mode schtroumpf à lunettes et pantalon de jogging qui lui arrive aux fraises. L’archétype du pauvre type.

Bien que Danna s’en foute, il lui relate toute sa journée : il prend des vitamines pour être en bonne santé, fait de la gym pour s’entretenir, boit de l’eau minéral, et surtout il mange bio, c’est très important pour lui (tiens, on parlait de bio dans les années 80..?). Bref tout est sain chez lui, ce mec est rasoir. Histoire d’insister sur le côté pathétique du monsieur, il n’a pas d’amis et donc, invite ses clients aux soirées qu’il organise. Sa vie est chiante à mourir.


Les Ghostbusters, eux, sont hyper cools, ils capturent des fantômes grâce à leur équipement alimenté en énergie nucléaire. Lors de leur première intervention, ils débarquent comme des cowboys dans un hôtel de luxe. Sur le dos, des accélérateurs nucléaires dont ils n’ont pas encore vérifié le bon fonctionnement. C’est risqué, mais ils s’en foutent un peu.

Ils finissent par capturer le fantôme, non sans avoir allègrement fait fuir les vieux réacs et saccagé l’hôtel. Parce que retourner la déco bourgeoise hors de prix, ça aussi, ils s’en battent la race. Bref ils sortent de là vainqueurs, clope au bec, gluants-dégueulasses, des gros mots plein la bouche.

Et il aime ça le spectateur, les héros rebelles. C’est cool d’être un chasseur de fantômes ! Ils deviennent alors super connus. C’est officiel, grâce à l’énergie nucléaire, on attrape des fantômes. Rapidement, ils bossent nuit et jour, dégradant un peu plus leur hygiène de vie. Mais c’est Rock n’ Roll.

Vient alors le moment où un gars de l’environnement débarque. Lui, c’est LE gros con du film. Une bonne tête d’enfoiré, les cheveux du diable (roux), costard sombre, chemise boutonnée jusqu’en haut, cravate à rayures... L’angoisse. D’entrée de jeu, tu sens le mec impitoyable qui a le pouvoir de faire chier le monde ! Il doute de la crédibilité de nos héros et, la haine dans le regard, menace de stopper leurs activités. Ça pue l’embrouille.

Plus tard dans le film, Monsieur gros con, armé d’une commission rogatoire, fait couper le courant de l’armoire de stockage blindée de fantômes. Tout explose, les fantômes s’échappent, c’est la panique dans New York ! Tout ça pour protéger l’environnement. L’inconscient n’a pas compris que le nucléaire, c’est nécessaire. Le nucléaire, c’est bien. Pour lui, les Ghostbusters sont responsables, il les envoie en prison.

Pendant ce temps, le déluge continue. Comme nos héros sont compétents, ils arrivent à convaincre le maire (complètement dépassé) de les laisser gérer la situation avec leur matériel nucléaire ultra-sophistiqué.

Ils deviennent alors le seul espoir de la ville pour buter Gozer, un dieu sumérien malveillant qui tente d'entrer dans notre monde grâce à un portail dimensionnel. Là, c’est vraiment la merde. Au diable l’écologie, on ne déconne plus les gars !

L’armée, les flics, la presse, tout le monde se retrouve au pied du gratte-ciel maudit ; on prie dans toutes les religions, de partout, on se mobilise. Acclamés par la foule, les sauveurs arrivent, mais c’est tout seuls, comme des connards, qu’ils gravissent les 186 étages du gratte-ciel (putain d’ascenseur !). Pendant ce temps-là, tout le monde suit la scène d’en bas et apparemment, ils ont une très bonne vue.

Après moult tentatives, Les « défonceurs de fantômes » jouent le tout pour le tout : « croiser les effluves », au risque d’anéantir toute vie sur Terre. En effet, ces rayons nucléaires surpuissants peuvent provoquer une inversion complète de la charge des protons. Diantre ! C’est couillu (et apparemment dangereux) mais bon, faut bien faire quelque chose contre Gozer le destructeur transformé en Bibendum Chamallow.

Les Ghostbusters ont chaud au slip mais, coup de bol, ça fonctionne. Comme quoi, le nucléaire, ça sauve aussi des vies.

En prime, monsieur gros con de l’environnement se prend une avalanche de chamallow fondu sur la tête et c’est bien fait pour lui. Tout est bien qui finit bien. La bande de héros repart clope au bec et dégueulasse, acclamée par tout New York.


En résumé : Le nucléaire, c’est l’avenir, c’est safe, c’est pour les gens cools et les winners. L’écologie, le bio, c’est pour les loosers, les has-been qui n’ont rien compris à la vie. Ok ?

Subtil, le message est pourtant très clair une fois qu’on a le nez dessus, parfaitement conçu pour orienter les désirs inconscients des spectateurs.

Traitez-moi de parano, mais on sait bien qu’Hollywood véhicule le programme de l’élite. Pour les plus sceptiques, je recommande le documentaire Propaganda, la fabrique du consentement (ci-dessous), ou l’histoire d’Edward Bernays, considéré comme le père de la propagande politique, d'entreprise, et de l'industrie des relations publiques, vecteurs majeurs du consumérisme américain.


Voilà pour la partie écologie de SOS Fantômes, mais on pourrait aborder bien d’autres sujets tant tout est cliché dans ce film (au hasard, la misogynie, le racisme, la religion..?).

Après je vous vois venir, vous vous dites : "Encore une aigrie de la vie qui critique tout". Oui, mais pas là. J'expose juste une analyse de la politique du nucléaire dans les années 80, qui m'avait complètement échappé.

N’empêche que je connais ce film par cœur, jusque dans ses moindres répliques, et je trépigne d'impatience de découvrir SOS Fantômes, l'héritage, dont la sortie est prévue en Aout 2020. Geek power!


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