Le matin, quand je me lève du bon pied, il me suffit d’aller faire un tour sur Facebook pour voir ressurgir les pulsions meurtrières de Rage Girl. Ce serait dommage de vivre dans la sérénité quand même.
Beaucoup de mes amis artistes postent des selfies, des photos de leurs events sur leur page, font leur promo. Franchement, respect ! Car perso, je relaie surtout des actualités, parfois artistiques, mais surtout politiques et environnementales. Publier une photo de ma gueule, mon nombril et vanter mes formidables activités, me demandent un effort considérable. Déjà, je pars du principe que le monde s’en fout, mais surtout il y a plus important à mes yeux.
Par exemple : Ce matin, un lapin n’a pas tué un chasseur, malheureusement. Rage Girl aurait bien aimé pourtant. Elle se rend compte que Les rebelles de la forêt n’existent pas pour de vrai et que les petits écureuils ne peuvent pas mettre une grosse raclée à tous les connards assoiffés de destruction. Non non. La forêt australienne continue de brûler depuis septembre, emportant avec elle toutes les espèces endémiques de cette contrée unique.
On commence à avoir l’habitude, hein ? L’été dernier c’était la forêt amazonienne qui cramait avec 2, 3 animaux. C’est pas graaaave ! Wakatépé Baboune ! Chassons allègrement quelques tribus amazoniennes qui n’ont rien demandé à personne. Et si tu résistes, Nagawika, on te crame aussi ; ou on t’égorge ; ou autres, faut varier les plaisirs. Non, mais c’est quoi ces gens qui vivent en autarcie et qui plombent l’économie d'un pays?! Il faut comprendre nos chers dirigeants aussi : l’économie, c’est la vie. Quelle bande de culs foireux !
Comme l’autre con de Scott Morrison, Premier ministre australien, climatosceptique par excellence, qui déclare sans aucun scrupule le 23/12/2019 : « On ne va quand même pas s’engager dans des objectifs climatiques irresponsables qui détruisent les emplois et nuisent à l’économie ». WHAT THAT FUCK ! La planète crame de plus en plus vite, mais il serait regrettable que nos dirigeants et les grandes multinationales pètent un peu moins fort dans la soie.
Et la COP 24 au Portugal, on en parle ? - On va peut-être faire des efforts, mais c’est pas sûr. On vous l’a déjà dit aux 23 dernières COP, mais vous n’avez pas l’air de comprendre. - Helloooo ! La situation est urgente, les gars ! - Oui, mais l’économie, le marché, tout ça tout ça, c’est beaucoup de concessions quand même, pour sauver 2 ours polaires, 3 kangourous et 1 perroquet… La qualité de l’air, des sols, de l’eau ? Mouais, un détail (font un peu chier, ces écolos).
Enfin bon, nous les Français, on n’est pas trop courant parce que cette année à la COP 24, il n’y avait AUCUN représentant de chez nous. Zéro ! La honte internationale ! L’illustration parfaite de : On s’en bat les couilles !
Dans le monde entier, les gens qui nous gouvernent détruisent la vie, la nature, les animaux, dont les humains. Ils nous asservissent, nous rendent esclaves du système, durcissent les règles et sont des putains d’intouchables !
Et toi t’es là le matin, tu bois ton café, tu lis les dernières news et t’enrages de frustration de ne pouvoir rien faire directement. Tu ne peux pas sauter dans le premier avion pour aller sauver un petit Koala à moitié calciné ; tu ne peux pas aller découper en morceaux les milices protégeant la déforestation amazonienne ; tu ne peux pas aller arracher les cheveux de Trump (hé non, c’est une perruque) ni crever les yeux de Macron, de toute façon il y voit déjà que dalle. La liste est longue, très longue, et ça nous dépasse.
Alors je me retrouve dans mon salon à pester et piétiner comme Joe Dalton, ne sachant que faire ni comment m’y prendre. Trop consciente d’être le pot de terre contre le pot de fer, ou plutôt le shot de sucre contre le jerricane de titane. Telle une super-vilaine qui n’a pas les moyens de faire pression (quand t’as ni thune ni réseau, c’est compliqué), j’enrage seule dans mon QG et je passe juste pour une hippie hystérique auprès de mon entourage. Fuck ! Fuck ! Fuck !
Car oui je suis une super-vilaine ! Je suis contre le capitalisme, contre les autocraties, contre l’économie de marché, les multinationales, contre le déséquilibre des richesses, contre le plastique, le pétrole, le nucléaire et l’ordre établi. Moi, Rage Girl, j’éradiquerai un jour tout ce merdier. Tremblez bande de pourritures, je vais laver le cerveau de tous les consommateurs compulsifs et là vous ferez moins les malins. AHAHAHAH ! (rire diabolique).
Bref, tout ça pour dire que ce matin en buvant mon café, j’ai ouvert Facebook.
Tiens je vais écouter HK et les saltimbanques, moi : Niquons la planète !
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